« Je ne sais pas que quelqu'un, avant Modigliani, a réussi plus à mettre des expressions plus intenses sur le visage d'une femme », ehthuses Francis Carco, « L'art aujourd'hui n'a besoin que de faire des copies plus méticuleuses. Modigliani se moque de la réticence de ses praticiens à analyser leurs propres consciences. »-Cette peinture, femme gitane avec bébé semble simple, mais c'est une tromperie: il ya des sous-courants profonds de la conscience historique ici, en particulier d'un héritage italien. Voir son visage ovale (qui montre une indifférence masquée ou une caractérisation incisive, selon votre goût), qui rappelle les longs visages d'un Botticelli. Les formes allongées de son corps (le cou le plus remarquable ici) font écho aux manneristes du XVIe siècle. Et les lignes sinueuses qui dansent sur sa jupe, sur sa poitrine et aux côtés de son visage clignotent de la même manière que les peintres siennois du XIVe siècle. C'est ainsi que dans son art d'influences assemblées, toujours aussi subtiles, nous devons voir Modigliani comme le plus grand artiste italien du XXe siècle, et non pas un peintre français du tout.