Bien que souvent inclus parmi les rangs des adeptes de Caravaggio à Rome, un groupement que les effets nocturnes de la Lamentation rendent plausible, Turchi a en fait exercé une indépendance considérable dans son choix de sources et d'influences. Peint en 1617, seulement quelques années après avoir quitté sa Vérone natale et s'installe à Rome, l'œuvre révèle une tendance surprenante de classicisation, malgré l'utilisation d'illumination artificielle et les contrastes dramatiques de lumière et d'ombre. Une partie de la qualité Caravaggesque ici, cependant, est un produit de deux éléments très spécifiques, l'utilisation de l'ardoise comme un support et l'illumination artificielle. Comme la couleur naturelle de l'ardoise sert normalement à produire des contrastes extrêmes de lumière et d'ombre, Turchi peut avoir inclus une source de lumière artificielle pour profiter de ces tendances inhérentes au support. Si nous mettons de côté l'utilisation forte d'une source lumineuse interne, qui aurait pu être inspirée par un certain nombre de sources romaines ou même du nord de l'Italie, il n'y a aucune autre influence apparente de peintres caravaggesque comme Gerrit van Honthorst, qui se spécialise dans les effets nocturnes. Néanmoins, Turchi n'a pas pu remarquer l'attention que le jeune peintre Utrecht attire à Rome avec ses effets nocturnes brillants à ce moment même. De plus, en tant qu'Italien du Nord, il connaissait certainement les différentes scènes nocturnes popularisées par la famille Bassano. Quand il est venu à la rendu des figures, cependant, c'est à Annibale Carracci célèbre c. 1600 Pietà (Museo di Capodimonte, Naples) que Turchi a tourné. En 1617 cette célèbre peinture, faite pour le cardinal Odoardo Farnese, était encore dans le Palazzo Farnese à Rome. De cette toile importante et exceptionnellement charmante d'Annibale, Turchi emprunte la pose idéalisée et le rendu classique du corps de son Christ mort. Cette qualité fortement classique représente probablement l'attribution ultérieure de l'image à Annibale lui-même dans l'inventaire de 1700 de la collection Borghese.